Pourquoi avoir choisi le nom d’un animal parasite pour notre Festival inter-occupation ?

 

Une femelle qui pond dans le nid d’une autre espèce et jette un « œuf natif » par dessus bord pendant que le mâle fait diversion… L’attitude de l’oiseau squatteur a de quoi décontenancer voire déplaire.

 

Et pourtant, le nom du festival fait sens dans la mesure où il rend hommage à l’ A.S.B.L éponyme constituée en 2001 au sein d’une lutte citoyenne contre le vaste projet immobilier     « Heron City ». Alors que les promoteurs d’un groupe commercial et financier anglais s’apprêtaient à démolir une quarantaine de maisons pour y construire un centre de loisirs, des dizaines de militants ont investi les lieux pour y créer un espace de liberté et de convivialité en marge de la société marchande.

La résistance prit – à l’époque déjà – des formes multiples : tables d’hôtes, cours de salsa, conférences mais aussi création de barricades et bunkers pour résister aux tentatives musclées d’expulsion.

Étant donné que la puissance du Coucou répondait à une attaque du monde de la finance, nous avons choisi de garder la métaphore de l’oiseau terrible afin de souligner le combat politique et militant qui se joue au travers de l’occupation de bâtiments vides.  Au travers de notre démarche, nous luttons pour le droit à la ville et à un logement décent pour tous et pour toutes. 

En accord sur certains points, en désaccord sur d’autres, les lieux qui ouvrent leurs portes pendant le festival sont unis par le désir commun de créer des espaces qui font sens, et qui sont connectés à la réalité des quartiers dans lesquels ils prennent racine. De la lutte anarchiste à l’occupation temporaire subsidiée, la palette de couleurs des lieux qui vous accueilleront est étoffée et au fond c’est cela qui nous rend puissant.

Enfin, le festival du Coucou Puissant permet aux occupation de passer un petit coucou « aux » puissant(s)  pour leur rappeler qu’on ne lâchera rien.

Documentaire Héron City de Frédéric Guillaume - V. F